Certains végétaux qui poussent au col de Vence intéressent de très près nos voisins italiens. Mais pas pour de bonnes raisons… Ce n’est ni pour faire de photos, ni des recherches scientifiques, mais tout simplement pour gagner de l’argent sur le dos du patrimoine naturel vençois.

Hier matin, près de La Cavetière, trois ressortissants italiens d’origine albanaise ont été surpris par des policiers municipaux en train d’arracher de l’euphorbia spinosa, une plante rase non protégée. Le problème est que cette collecte intervient dans une zone du col classée « Natura 2000 », donc, elle, protégée…

Une amende de 135 euros

Les intéressés ont été remis hier à la gendarmerie nationale et leur cargaison a été laissée sur place. Le conducteur de l’estafette réquisitionnée pour le forfait a écopé d’une amende de 4^e catégorie d’un montant de 135 euros. Puis, les contrevenants ont été remis en liberté après consignation de leurs identités, mais aussi de leur provenance.

Il apparaîtrait que les pilleurs – il n’y a pas d’autre mot… – appartiennent à la même commune que ceux surpris l’an dernier. En octobre 2008, une troisième équipe avait été, elle aussi, interrompue dans son travail.

D’après les déclarations des personnes interrogées, hier, par les enquêteurs, ces plantes serviraient à la fabrication de compositions florales, utilisées par des artisans du littoral ligure.

Cette nouvelle affaire, la 3^e en l’espace de trois ans, est pour la mairie un peu la goutte d’eau qui fait déborder le vase. L’adjointe à l’environnement a fait part de son intention de porter plainte, sans laisser filer les choses. Elle qualifie ces actes de révoltants, d’autant qu’ils interviennent dans une zone fragile.

Question : comment expliquer que trois hommes fassent des dizaines et des dizaines de kilomètres pour cueillir une plante non protégée qui, on l’imagine, pousse également dans les montagnes de Ligurie ? Mine de rien, en comptant l’essence et les frais autoroutiers, le pied de plante revient à une certaine somme. Mais il faut croire que l’opération est « rentable ». Quand elle n’est pas contrariée, comme hier matin, par des motards vigilants de la police municipale.